Dépendance et Réduction des méfaits

Dépendance

Les raisons pour lesquelles les gens sont attirés par la consommation de substances sont nombreuses. La consommation d’alcool et de drogues est un symptôme des difficultés systémiques auxquelles font face les Premières Nations, comme le racisme, la pauvreté et le manque de services de soins de santé, des enjeux souvent bien en vue.

Les taux de consommation de substances sont plus élevés chez les membres des Premières Nations, mais en réalité, la dépendance peut toucher n’importe qui, notamment pour les raisons suivantes :

  • le stress;
  • la douleur ou un traumatisme;
  • le désir d’essayer de nouvelles choses;
  • le besoin d’établir un équilibre.

Dépendance physique

La dépendance peut apparaître rapidement.

Les drogues ciblent les zones du cerveau associées à la récompense et à la douleur, des zones qui peuvent ressentir des sensations d’engourdissement, de calme, de réduction de la douleur et de soulagement. Les drogues altèrent le cerveau de sorte qu’il a envie de consommer encore plus de substances pour se sentir mieux, physiquement et émotionnellement.

« La dépendance est une maladie chronique traitable qui comprend des interactions complexes entre les circuits cérébraux, la génétique, l’environnement et les expériences de vie d’une personne. Les personnes souffrant d’une dépendance consomment des substances ou adoptent des comportements qui deviennent compulsifs et se poursuivent souvent malgré les conséquences néfastes. Les efforts de prévention et les approches de traitement de la dépendance sont généralement aussi fructueux que pour d’autres maladies chroniques. » [traduction] (American Society of Addictions Medicine)

Plusieurs Premières Nations trouvent la résilience nécessaire à leur bien-être dans la culture, la langue, les cérémonies et le savoir autochtone, des éléments soutenus par des relations bienveillantes avec la terre, la famille et la communauté.

Réduction des méfaits

Qu’est-ce que la réduction des méfaits?

La réduction des méfaits désigne les politiques, les programmes et les pratiques qui visent à réduire les dommages liés à la drogue sans exiger des personnes qu’elles cessent de consommer la substance. Les stratégies de réduction des méfaits visent à réduire les méfaits de la drogue non seulement pour le consommateur, mais aussi pour les familles, les amis et les communautés. Harm reduction strategies aim to reduce drug-related harms not just for the user, but also for families, friends and communities.

Contexte

La réduction des méfaits est comprise comme aidant les personnes à passer de l’autodestruction à un niveau de fonctionnement qui favorise le bien-être global afin de minimiser les impacts négatifs sur la santé, la société et la loi associés à la consommation de substances. Elle peut inclure ou non l’abstinence totale.

Elle suppose que les personnes définissent les objectifs de leur traitement en fonction de leur propre situation. Elle peut inclure la modération, la diminution de la consommation de substances ou l’abstinence pour réduire les risques, améliorer la santé et accéder à des services.

Il peut également s’agir d’assurer un approvisionnement sûr en médicaments de qualité pharmaceutique pour prévenir les décès et les surdoses attribuables à des médicaments contaminés.

Exemples d’approches de réduction des méfaits

  • Programmes de distribution et de récupération sécuritaires de seringues
  • Traitements de substitution des opioïdes (p. ex. méthadone, Suboxone, Sublocade, Probuphine ou cannabis)
  • Sites de consommation surveillés
  • Services de sensibilisation et d’éducation pour encourager des comportements plus sécuritaires
  • Programmes de soutien par les pairs, réunions de groupe (p. ex. le mouvement des Alcooliques Anonymes est un exemple de modèle efficace de soutien par les pairs 24 heures sur 24, 7 jours sur 7)

Savoir autochtone et réduction des méfaits

Selon un Aîné autochtone, « la réduction des méfaits chez les Autochtones, c’est de l’amour ». [1]  Nos connaissances et nos systèmes de parenté nous apprennent que nous sommes en relation les uns avec les autres ainsi qu’avec l’ensemble de la Création. La peur et la stigmatisation ne sont pas des façons naturelles d’interagir dans nos relations. En cherchant à connaître les expériences des personnes qui consomment des drogues, nous pouvons trouver de meilleurs moyens d’entrer en relation et de renforcer nos forces pour atteindre ensemble le bien-être.

Les peuples autochtones ont vécu beaucoup de choses et, dans de nombreux cas, surmontent les défis imposés par le colonialisme et d’autres circonstances. Nos langues, nos enseignements et notre lien avec la terre sont des forces culturelles. Elles nous enseignent comment rester forts, ce qui inclut tout le monde et peut être particulièrement bénéfique pour les personnes qui consomment des substances ou cherchent de l’aide pour toutes les formes de mieux-être.

[1] Indigenous Harm Reduction = Reducing the Harms of Colonialism : http://www.icad-cisd.com/pdf/Publications/Indigenous-Harm-Reduction-Policy-Brief.pdf

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